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Channel: Élections présidentielles Salvador 2009
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Édito: polarisation et partisanerie

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La polarisation des élections au El Salvador représente un phénomène fascinant. Jamais nous, Québécoises et Québécois âgé-e-s entre 24 et 33 ans, n’avons vu tant d’engouement et de « partisanerie ». Le marketing électoral, dans un tel contexte, représente un moyen de propagande important. Les militants arborent les couleurs rouge associées au parti de la gauche, le FMLN,ou celles bleu, blanc et rouge du parti ARENA.

Cette visibilité militante semble enflammer les passions et a donné lieu à des actes fréquents de violence envers ceux et celles qui s’affichent pour le parti opposé. Les pressions sont aussi importantes sur les employé-es de plusieurs secteurs précaires, sous des formes diverses, par exemple dans des discours tels : « vous aurez un emploi après les élections si tel parti est élu », ce qui, bien évidemment, représente des moyens illégaux, mais assez communs pour convaincre certains indécis. Des t-shirts, casquettes, chapeaux, drapeaux, bracelets, pamphlets, autocollants « I love FMLN », « Yo voto ARENA » (je vote ARENA) ont été reproduits en milliers d’exemplaires. Heureusement, parce qu’on se demande vraiment comment le financement d’un tel déploiement est rendu possible. Par exemple, nous avons aperçu un avion qui pendant au moins une heure a volé au dessus de la capitale en tirant derrière lui un gigantesque drapeau du parti ARENA.

En réalité, au El Salvador, les budgets investis par les partis concurrents ne sont pas contraints par des limitations comme c’est le cas notamment au Québec, où des montants spécifiques sont alloués et ne doivent pas être dépassés. Ce fait est largement critiqué, surtout par ceux et celles, capables de mesurer l’impact économique d’un si faste plan propagandiste, dans un pays où une large proportion de la population n’a même pas accès aux ressources de base, notamment à l’eau potable et à des soins médicaux adéquats.

Depuis les deux derniers jours, j’ai été témoin des mobilisations générées par l’organisation des fermetures de campagnes de chacun des partis. Les cris et les chants, les klaxons et les slogans, des autobus remplis de partisans provenant de tous les coins du pays pour venir clamer leur préférence politique. Ces rassemblements sont intergénérationnels et rassemblent sur un même front des représentants de toutes les classes sociales. Cette situation est pour le moins intéressante, puisqu’elle témoigne de l’intérêt quasi général de la population salvadorienne pour ce momentum électoral. En fait, jamais la lutte n’a été aussi chaude entre les sympathisants du FMLN et ceux de ARENA depuis la signature des accords de paix mettant fin à la guerre civile (1979-1992).

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